samedi 1 février 2014

Résumé 84/1/2

COGNARD (Aurélie), Le Festival des Nuits de Bourgogne (1954-1984), pour la sauvegarde de "l'âme créatrice" française.



Au lendemain de la Libération, beaucoup de Français exprimèrent le désir de voir s’établir en France, une véritable démocratie sociale fondée sur des valeurs humanistes. Parmi elles, le droit à l’égalité face à la culture fut évoqué et défendu par bon nombre d’acteurs culturels : hommes politiques, hommes de théâtre entre autres. L’engagement de ces derniers fut particulièrement vif pour rendre au théâtre le caractère populaire qui était le sien durant l’Antiquité ou le Moyen-âge. La forme festivalière en plein-air connut un véritable succès, influencée notamment par le succès avignonnais. Michel Parent (1916-2009), président-fondateur des Nuits de Bourgogne fut de ceux-ci, et tenta de présenter à une province endormie, des spectacles pluridisciplinaires donnés par les plus grandes compagnies nationales et internationales avec en toile de fond, le patrimoine monumental de la région.
Il fit également de son Festival un véritable lieu de recherche scénique, à une période où l’on tentait de rendre le théâtre moins bourgeois à la fois dans la salle, mais également sur la scène, ce qui amena de nombreuses réflexions sur le rapport entre les spectateurs et l’espace scénique. Michel Parent endossa même le costume de créateur en écrivant différentes pièces de théâtre dès les débuts du festival (en rendant par ailleurs hommage à Jacques Copeau), et en proposant différentes expérimentations scéniques telles que le théâtre simultané.

Pourtant, malgré tous les efforts de l’équipe bénévole des Nuits de Bourgogne pour faire de ces fêtes estivales de grandes cérémonies populaires, le public fut majoritairement composé de personnes initiées. Par ailleurs, avec des moyens toujours précaires et à une époque où les politiques culturelles des municipalités s’affirmèrent, Michel Parent dût mettre un point final à cette belle aventure en 1984.