Un clerc
historien du siège de 1513 : Jules Thomas
Alain Rauwel (avec Sylvain Milbach)
L’ouvrage
qui, aujourd’hui encore, fait autorité sur le siège de Dijon en 1513 porte la
signature de l’abbé Jules Thomas et le millésime 1898. Il s’inscrit dans une
mouvance historiographique bien particulière, celle de l’érudition catholique
de la Troisième République, et plus précisément de l’érudition sacerdotale,
courant qui visait à faire une double histoire sainte, tant celle de l’Église
que celle de la Patrie. Malgré d’indéniables qualités, l’œuvre de Jules Thomas,
écrite juste avant le saut qualitatif accompli par l’histoire dans les deux
dernières décennies du xixe siècle, se
révèle inférieure aux standards du discours scientifique.
The most authoritative work on the siege of Dijon of
1513 remains that of the Abbé Jules Thomas, dated 1898. It is a work within a
singular historiographic tradition, that of the Catholic scholarship of the
Third Republic, and more precisely of priestly scholarship, a tradition that
sought to establish a doubly sacred history, of the Church and of the Nation. Despite
its undeniable qualities, Thomas’s work, written just before the qualitative
advance achieved by history in the last two decades of the 19th century, proves
inferior to the standards of scientific discourse.
Mots-clés : Jules
Thomas, Dijon, 1513, érudition catholique, érudition sacerdotale.