Une
mariophanie martiale à Dijon
David El Kenz
La délivrance
de Dijon en 1513 constitue un événement ambigu qui superpose procession
originelle, procession commémorative, tapisserie ex-voto et
interprétation historiographique. Cette étude examine au sein de ce
millefeuille les usages du miracle martial de la Vierge Marie en faveur des
Dijonnais. Quelle est la place de ces processions d’invocation dans le contexte
panique de la guerre et dans celui de la religiosité mariale de la renaissance
bourguignonne ? La mariophanie de la délivrance ne doit-elle pas être
interprétée, à l’aune des négociations entre la ville et les assiégeants et
d’un traité qui sauvegarde la cité et ses habitants, mais qui mécontente Louis
XII ? Enfin, l’intervention divine ne résulte-t-elle pas de la puissance
de l’image, celle de Notre-Dame de Bon-Espoir, et plus encore de sa mise en
scène dans la tapisserie commandée par Philibert Godran ?
The ”delivrance de Dijon” in 1513 is an ambiguous
event that mixes original procession, memorial procession, votive tapestry and
historiographical interpretation. This paper studies, in this ”millefeuille”,
the uses of martial miracle of the Virgin Mary in favor of Dijon inhabitants. What
is the role of these invocation-purposed processions in the panic context of
war and in the Marian piety of the Burgundian renaissance ? The Mariophany of
the delivrance must not be interpreted in the light of negotiations between the
city and the besiegers and a treaty that saves the city and its inhabitants,
but sees Louis XII unhappy ? Finally, doesn’t divine intervention result from
the power of the image, that of Notre-Dame-de-Bon-Espoir and more of its
staging in the tapestry commissioned by Philibert Godran ?
Mots-clés : délivrance
de Dijon, 1513, mariophanie, culte des images, Notre-Dame de Bon-Espoir.